Les
combats de coqs
Nos ancêtres sont venus des quatre horizons. Du nord de la
France entre autres. Ils ont apporté les traditions de leurs
régions d'origine. C'est de cette manière que ces combats se
sont développés dans notre île si diversifiée !!
A la Réunion, certains sont passionnés par les randonnées,
d'autres par la lecture, la télévision, la généalogie, la
photo etc. D'autres encore le sont par les combats de coqs.
Ces gens élèvent eux même leurs bêtes. Diverses variétés
composent cet élevage en vue des combats., et est en constante
amélioration vu les nouvelles races arrivant dans l'île ;. mais
la plus courante est " le coq de l'Inde ".

En général ces coqs sont bichonnés et a pour nourriture du
maïs. Bien souvent, du cresson, de la viande hachée, et autres
viennent améliorer leur repas. Tout ceci leur est donné avec
amour. Ces jeunes volatiles sélectionnés pour le combat sont
entretenus par des soins spéciaux. Vous vous demandez lesquels ?
Ils ont leur bain tous les jours, leur poulailler est nettoyé
afin qu'il y ait une hygiène remarquable. Ils sont aussi massés
tous les jours pour les endurcir, et leurs maîtres n'ont qu'une
idée en tête : en faire des champions ! C'est là leur but !!
Ils leur font pratiquer tous les jours des entraînements. Là,
des éleveurs conviennent du jour et du lieu du combat d'essai de
leurs gallinacés.
Lors de cet entraînement, les ergots sont recouverts avec des
pansements adhésifs pour éviter toute éventuelle blessure. Il
serait intolérable qu'un coq se blesse seulement lors d'un simple
entraînement. Après 2 ou 3 essais, on envisage le combat
officiel dans une arène appelée " rond ". En
général, l'arène est une sorte de hangar afin d'être à
l'ombre, et aussi à l'abri de la pluie. Sous ce hangar, sont
disposés pour cette occasion des bancs en gradins. Les "
ronds " les plus célèbres sont ceux de Saint-Benoît,
Saint-André, Saint-Denis, le Port, Saint-Pierre, et du Tampon.
Une foule nombreuse s'y presse chaque semaine, les paris sont
élevés, les discussions houleuses.

Là, chaque combat fait l'objet de paris en principe interdit
par la loi. D'énormes sommes d'argent sont ainsi misées sur l'un
ou sur l'autre, les discussions deviennent houleuses. Ainsi,
certains pour ces genres de paris, ont dilapidé la fortune
familiale. (il n'y a pas qu'au loto que le Réunionnais mise
beaucoup !!)
A la Martinique aussi, ces combats sont pratiqués et en plus
grand nombre que dans notre île.
Les préludes de la rencontre sont longs et minutieux : pesage
et choix des combattants. Tel coq combattra contre celui de
Monsieur X. On pose sur ces volatiles des ergots artificiels.
Tout ceci est suivi de pratiques rituelles de la part de leurs
propriétaires. Enfin, quand les volatiles sont longuement
excités, ils
sont jetés dans le " rond " par leurs " soigneurs
" respectifs.
Là, chacun retient son souffle et suit avec attention ce
combat qui allait déterminer le gagnant (mais aussi ceux qui
allaient gagner de l'argent de par leurs mises !), car tout comme
dans un match de football, on ne connaît jamais comment tout ceci
va se dérouler.

Les coqs se battent à coups de " bec " et d'
"ergots " (les assistants, au moindre coup se
réjouissent) ; ils cherchent surtout à atteindre la tête et le
cou de leur adversaire . Parfois, sans qu'on s'y attende, l'un des
coqs bondit et frappe de ses ergots l'autre. C'est alors un coup
admiré. Le coq abat son adversaire sous ses ailes et le maintient
à terre. On entend alors des cris de joie, on applaudit, mais
l'équipe adverse (c'est à dire ceux qui ont misés sur le coq
battu) conteste. On se croirait assistant à un match, et se
réjouir d'un but remarqué ! Très souvent après le combat, il y
a règlement de compte (bagarres, disputes tout comme dans
un match).
Des moments de repos sont accordés ; il me semble que c'est la
même chose sur un ring de boxe. Là, le " soigneur
rafraîchit son coq en lui mouillant les pattes, en lavant ses
plaies et en l'essuyant assez souvent. Après ce laps de temps,
c'est la victoire. Et dire que c'est interdit par la loi et
pourtant c'est une pratique courante dans l'île. Mais attention,
spectacle déconseillé aux coeurs sensibles, car le sang gicle
réellement.
Texte de Chantal.L. Photos de Daniel L.
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